Il y a 50 ans. Une grande étape avait été franchie, vécue par nos parents, babyboomers, dans les
années 60. Premier moment dans l’histoire où, il était permis de rêver.
L’espoir d’être un « self made man » encore très présente laissait
tranquillement la place à cette idée qu’ils pouvaient maintenant faire
« mieux » que leurs parents, en allant à l’école. Ils pourraient
peut-être sortir de leur niveau social, ne plus être prolétaire, comme dirait
mon père.
Aujourd’hui. Prenons un petit bout de chou. Disons 10-12
ans. D’accord il n’est déjà plus si petit, mais c’est encore un enfant.
Demandez-lui ce qu’il fera plus tard. Et répétez l’exercice avec tous les amis
de sa classe. Vous serez surpris : aucun de ces enfants n’exprimera de
limites quant à ce qu’il peut réaliser dans la vie. Il sait que toutes les
possibilités sont là, à sa portée. Médecin, comédien, architecte, pompier… nous
avons su démocratiser le savoir pour permettre à chacun de réaliser son plein
potentiel.
Il y a 30 ans. J’ai tout à fois voulu être diplomate,
médecin, infirmière, ballerine. Mes parents avaient cette manière d’espérer et
de croire en nous en nous disant qu’au fil des générations, les membres de
notre famille se sont améliorés, que leurs réussites ont toujours été de plus
en plus grandes. Ils espéraient que nous ferions plus et mieux et ils en
seraient fiers.
Maintenant. Je ne sais pas si j’ai fait mieux que mes
parents (j’en doute), mais je sais que tous les possibles étaient là. Je sais
aussi que je vous ait fait sourire et réfléchir au cours des derniers mois;
j’ai réfléchi, parlé, critiqué, parce que j’ai pu apprendre à réfléchir, parler
et critiquer, en allant à l’école. Et j’en suis reconnaissante. Cet effort
collectif qui vous avez fait pour moi, j’accepte de le faire pour nos enfants,
pour qu’ils nous fassent sourire de fierté à leur tour.
Et demain? Mes parents ont accepté d’être des géants et
m’ont laissé monter sur leurs épaules pour voir plus loin… et c’est maintenant
au tour des miens (qui ne sont déjà plus si petits) de grimper sur mes épaules.
Je suis aujourd’hui fière de ces jeunes qui s’unissent, qui sortent de
l’apathie collective, s’impliquent, s’indignent et agissent.
Ils ont de 17 à 30 ans, ils sont au tiers de leur vie. Ce
sont nos enfants. Ils sont les géants de demain… un demain qui s’annonce trouble
et où il faudra pouvoir voir encore plus loin et où nous aurons besoin de
géants, pour supporter sur leurs épaules le poids de cette pyramide inversée.
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